Perspective(s) de Laurent Binet
Florence, 1557. Le Duc Cosimo de Médicis commande à Jacopo Pontormo, peintre maniériste de renom, une fresque monumentale pour le Palazzo Vecchio. Mais Pontormo est retrouvé assassiné au pied de son œuvre, un ciseau planté dans le cœur.
Pour résoudre ce crime, le Duc charge son plus fidèle acolyte, Vasari, de mener une enquête discrète. Il se lance alors dans une investigation minutieuse, interrogeant les proches du peintre, les artisans ayant travaillé sur le chantier ainsi que les grands de la cour florentine.
Au fil de ses rencontres, Vasari découvre un univers de rivalités artistiques, de jeux de pouvoir politiques et de secrets inavouables. Il comprend peu à peu que le meurtre de l'artiste n'est pas un simple fait divers, mais qu'il s'inscrit dans un contexte bien plus vaste : celui de la lutte pour le pouvoir entre les grandes familles d'Italie.
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Ce roman est d'abord déroutant. Epistolaire, le récit se dévoile au travers d'une série de lettres échangées entre les différents personnages qui sont très nombreux. Au point que l'on doit revenir au début du roman pour vérifier qu'untel est bien celui que l'on pense.
Mais ce type d'écriture permet au lecteur de se plonger dans l'ambiance de la Florence du XVIe siècle et de découvrir les différents points de vus sur l'affaire.
L'enquête menée par Vasari est riche en rebondissements. Chacun y met du sien pour troubler et surprendre le lecteur jusqu'à la dernière page.
Mais ce roman est aussi une invitation à la réflexion sur le pouvoir de l'art et sa place dans la société. L'auteur nous interroge sur la liberté d'expression des artistes, la liberté de création, la censure et les dangers de l'instrumentalisation de l'art à des fins politiques.
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Pour qui souhaite se confronter à la réalité d'une vie florentine au XVIe siècle et rencontrer les grands noms de la Renaissance Italienne dans un cadre intimiste, ce roman est à découvrir sans tarder.
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