Dix de Marine Carteron

 

Un manoir sur une île, trois adultes, sept adolescents, dix coupables, une vengeance...

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Coupés du monde, sans moyen de communication, les candidats d'une émission télé vont devoir s'affronter en prime time sur une chaîne nationale. Ils ne le savent pas encore mais le jeu a déjà commencé...et il n'y aura pas de gagnants.

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Comme beaucoup d'entre vous, je suis une inconditionnelle des romans d'Agatha Christie. Comme je l'ai déjà précisé dans d'autres articles, Hercule Poirot est à mes yeux le meilleur détective de tous les temps, et je pèse mes mots^^
Je ne suis en général pas attiré par les romans policiers, que je trouve souvent trop gores ou trop réalistes. Mais lorsque je suis tombée sur ce livre, le déclic en moi c'est fait évident : un remake de Ils étaient dix, un bestseller qui n'a de cesse de faire parler de lui, et que j'avais réécouté dernièrement en livre audio avec la voix hypnotique de Féodor Atkine, qui vous propulse bien malgré vous sur cette île où sonne le glas de la vengeance.

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Marine Carteron fait donc référence dans son livre au roman d'Agatha Christie. Tout y est : les dix personnages coupables de crimes (inconnus pour le lecteur), les dix statues les représentants et qui disparaissent à chaque décès, la comptine habilement transformée en version contes et mythologies sans fioritures (version originale macabre, loin de l'enjolivement de Sieur Disney), et jusqu'au nom du mystérieux assassin qui reprend la version originale, passant de A.N. O'Nyme à Norbert Body (bien trouvé !).

Mais le talent de l'auteure réside dans sa faculté à reprendre cette histoire et à la mettre au goût du jour. Car oui, quel jeune gens des années 2010 ne serait pas attiré par la gloire des spots d'une télé réalité en prime time ? La critique de la société du "m'as-tu-vu" y est bien représentée, appuyée par la figure de Narcisse qui fait partie des récits mythologiques qui coûtera cher à l'un des candidats. 

Le décor posé, l'histoire prend de l'ampleur au moment des meurtres, et on salue ici l'originalité dont à fait preuve l'auteure. Se référent aux contes qui ont bercé notre enfance ainsi qu'aux récits des Métamorphoses d'Ovide, Marine Carteron n'y va pas par le dos de la cuillère (permettez-moi l'expression 😅) et n'hésite pas à faire souffrir ses criminels, tout en s'appuyant sur la loi pour justifier ses actes. Certaines scènes m'ont même fait penser aux films Destination finale, une histoire de course contre la Mort dont il est difficile d'échapper.

Son plus : elle rajoute de la noirceur à l'âme humaine, déjà bien attaquée, en n'hésitant pas à mettre dans son récit de l'inceste, du meurtre prémédité, du harcèlement, du viol, de la drogue, de l'alcool et toutes les névroses et les vices des êtres humains. Chapeau bas !

Mais rassurez-vous, ces derniers seront châtiés par la grande Faucheuse en personne. 

Enfin, une dernière question reste en suspens : qui se cache derrière le masque de la Vengeance ?
À vous de le découvrir en lisant cet excellent roman, qui vous replongera avec délice sur cette île inhabitée, qui nous a tant fait frissonner !