Nous suivons Léonard de Vinci dans les dernières années de
sa vie.
Nous le découvrons à Rome dès 1513, au moment où il partage la vedette
avec Michel-Ange et Raphaël. Malheureusement, Léonard est un artiste
vieillissant (une soixantaine d’année à l’époque) et considéré comme has
been dans le milieu.
En parallèle, nous apparaît François
Ier, jeune roi fraichement couronné, qui vainc
les Italiens à Marignan en 1515. Et cette date, Michel Douard ne fera que la
relater tout au long du roman en faisant crier dans les couloirs du château un
François tout exalté : « 1515 ? », et tout le monde hurlant
à son tour : « Marignan ! ».
Il faut dire qu’en France, c’est
l’une des dates historiques les plus connues pas tous (même si on ignore de
quoi il s’agit exactement !).
François découvre le travail de Léonard grâce à un lion mécanique
dans la ville de Lyon. Il décide de rencontrer son inventeur et de l’accueillir
au château du Cloux, à Amboise. L’artiste y aménage avec ses trois tableaux qu’il lèguera
à la France : sa Mona Lisa, son Saint-Jean-Baptiste et sa Sainte-Anne
(tous trois visibles au Louvre). Il est aussi accompagné de Salaï, son fils
adoptif et de Melzi, son second disciple, et qui est le narrateur de l’histoire.
En France, Léonard continue de travailler sur
ses inventions et devient le maître des fêtes du Roi.
Mais un jour, le chevalet qui exposait La Joconde est retrouvé vide. Le
tableau a disparu…
***
Comme dans son précédent ouvrage sur Jeanne d’Arc, le but du livre n’est
pas la véracité historique mais de passer un bon moment en compagnie d’un des
artistes les plus talentueux de son époque.
Drôle, farceur, élégant, curieux, végétarien et amoureux des animaux :
voici le portrait que nous fait Michel Douard de Léonard. Et tout est vrai, du
moins de ce côté. Car bien entendu, il s’agit principalement de mêler fiction
et réalité historique dans cette collection "Romans d'Histoire pop'", et de réussir à démêler le vrai du
faux.
Côté style, alors que j’avais trouvé les dialogues de son Jeanne
d’Arc un peu lourd, ici son ton et sa prose sont plus légers, moins
anachroniques.
Il y a aussi beaucoup plus d’humour, notamment lorsque Léonard, qui a adopté
une chatte qu’il baptise Mona met bât et qu'il prénomme les chatons Raphaël
et Michel-Ange, en référence à ses deux rivaux italiens, montrant par là qu’ils
ne sont que des enfants et qu’il reste le maître incontesté.
Quant au roi, il est dépeint comme un jeune chien fou, toujours prêt pour la bagatelle,
toujours sur son cheval à chasser le cerf ou à faire la fête… Amusant et
surtout insouciant, c’est un roi sûr de lui et de ses exploits, beau et fort et
totalement imbu de lui-même ! Un régal !
Enfin, le roman est ponctué d’extraits de chansons françaises
et italiennes contemporaines, mais il faut savoir que les nombreuses
expressions et maximes reprises sont bien celles que Léonard avait noté dans
ses carnets.
Quant au vol de La Joconde, vrai ou pas, à vous d’en
décider en lisant les différentes thèses à ce sujet sur la Toile.
***
J’avais peur de me lancer car j’avais été déçue par
le roman Tout feu tout flamme dans la même collection.
Mais mon envie de découvrir Léonard de Vinci sous un jour pittoresque ont été
plus fort.
Et non, rien de rien, non je ne regrette rien (phrase tirée du roman !).
Ce fut une lecture agréable et enrichissante, car j’ai découvert des aspects de la vie de l’artiste que j’ignorais.
Le personnage de François Ier m’a follement amusée : j’imaginais
facilement ce grand gaillard de plus d’un mètre quatre-vingt se promenant dans
les jardins aux côtés du vieil homme qu’il avait surnommé « Padre »,
discourant sur les dernières inventions du maître, parlant des festivités à
venir et s’émerveillant devant ses inventions.
Et pour aller plus loin, je vous recommande le visionnage du
documentaire « Les maîtres de Rome – Michel-Ange, Raphaël et Léonard de
Vinci » de Constance Colonna-Cesari (2021) ou encore Qui a volé la Joconde
de Joe Medeiros (2013) sur Arte VOD.
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