Cent millions d'années et un jour de Jean-Baptiste Andrea



Quand la folie d'un homme le mène à sa perte...

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1954. Nous suivons les pas de Stan, paléontologue vieillissant, et de ses acolytes : Umberto, son ancien assistant devenu professore, Peter, un jeune allemand en quête de sensations fortes, et Gio, un vieux guide pour qui la montagne n'a pas de secrets. Nos quatre compagnons sont à la recherche d'un dinosaure qui aurait été pris dans la glace il y a cent millions d'années.
Mais cette quête va vite se transformer en une expérience inattendue. 

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Ce roman alterne entre les moments de vie d'un homme et le présent. 
Face à l'éternité, la vie de Stan paraît dérisoire, toute petite. D'ailleurs dès les premiers mots, j'ai repensé aux lignes qu'écrivait Bernard Werber dans son Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome V :

"Si toute l'histoire de l'humanité était ramenée au laps de temps d'une semaine, une journée équivaudrait à 660 millions d'années.
Imaginons que notre histoire débute un lundi à 0 heure, avec l'émergence de la Terre en tant que sphère solide. 
Lundi, mardi et mercredi matin, il ne se passe rien, mais mercredi à midi, la vie commence à apparaître sous forme de bactérie.
Jeudi, vendredi et samedi matin : les bactéries pullulent et lentement se développent.
Samedi après-midi, aux alentours de 16 heures, surgissent les premiers dinosaures, lesquels disparaîtront cinq heures plus tard. [...]. Ce même samedi, l'homme apparaît à minuit moins trois minutes. Un quart de seconde avant minuit, les première villes sont là. A un quarantième de seconde avant minuit, l'homme lance sa première bombe atomique et s'éloigne de la Terre pour poser le pied sur la Lune. 
Nous imaginons posséder une longue histoire, mais en fait nous n'existons que depuis un quarantième de seconde avant la fin de la semaine de notre planète."

Avec ses lignes, Werber et Andrea se rejoignent : si nous n'avons que quelques heures, comment quantifier notre vie ?
Pour Stan, il ne reste qu'à écrire la journée du dimanche...

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Ce livre est une introspection, une réflexion que fait Stan sur lui-même et la place de ses compagnons de route dans sa vie. Il remet en question ses choix, son parcours et le chemin qu'il a accompli (et qui l'a mené sur ce glacier). 
Mais Stan est un adulte coincé dans un esprit d'enfant : il croit encore aux monstres, il pense que les dragons ont existé et qu'il sera celui qui le prouvera.
Mais à force de courir après un rêve, Stan est touché de folie et d'arrogance : ce qu'il exècre, il le devient.

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C'est avec délectation que je me suis plongée dans cette histoire.
Comme Stan, lorsque j'étais enfant, je rêvais que j'étais celle qui découvrirai la vérité sur le monstre du Loch Ness ou encore que je passerai ma vie le nez dans la poussière à chercher des traces de vie du passé.
Ce roman, qui se lit comme un conte, un récit fabuleux, se dévore d'un souffle. 
Nous sommes aux côtés de ces explorateurs, vivant à notre tour des aventures que nous n'aurions pas imaginées dans nos rêves les plus fous. 
Un délice !

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