"Or, les animaux sauvages sont comme les hommes. On peut les amadouer, les grimer, les déguiser. On peut les nourrir d'amour et d'espoir. Mais on ne peut changer leur nature."
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Nous sommes le 2 juillet 2022, à Genève, pendant un
braquage. Les deux voleurs, « Casquette » et « Cagoule »
disposent de sept minutes pour réaliser leur forfait.
Puis flashback ! Nous voilà propulsés vingt jours en
arrière chez les Braun, famille huppée habitant une magnifique villa en verre dans
la banlieue cossue des rives du lac Léman. Sophie, la mère, s’apprête à fêter
ses quarante ans. Mais son monde idyllique commence à vaciller en même temps
que s’égrène le compte à rebours avant le casse… 19…18…17…
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L’auteur nous avait prévenu : terminé le personnage
gentillet et propre sur lui de Marcus Goldman et retour aux sources !
Son roman paru en 2020 L’énigme de la chambre 622 plaçait déjà
l’histoire à Genève et dans les Alpes Suisses.
Aujourd’hui, Joël Dicker nous fait visiter le voisinage chic de sa ville avec
le village de Cologny. Si vous ne connaissez pas, aller faire un tour sur
Google maps et vous plonger dans les petites ruelles, les parcs verdoyants et
sur les rives du lac à l’eau cristalline. Ça fait rêver !
On démarre l’histoire par un conte de fée contemporain.
Sophie et son mari Arpad Braun sont parfaits : voitures de luxe, villa
avec piscine, jobs de rêve, mais en plus ils sont beaux, complices et fous
amoureux !
Mais cette vie fait des envieux, car pour qui regarde de l’extérieur, on a
forcément envie de la même chose. Et c’est le cas de leurs voisin, Karine et
Greg, qu’ils ont rencontrés au club de Football de leurs enfants.
Eux sont Monsieur et Madame Tout le Monde : ils habitent certes à Cologny,
mais dans un quartier moins huppé surnommé « La Verrue » par les
locaux, ils ont des boulots passe-partout, des enfants turbulents, une vie
sociale inexistante et côté amour, on repassera.
Je n’en dirais pas plus de peur de spoiler, car la moindre
information à son importance, comme toujours dans les romans de Dicker.
Ce qu’il faut retenir malgré tout est l’intrigue labyrinthique de ce roman
psychologique, imbriquant des temporalités et points de vue multiples, mais
sans jamais tomber dans le foutoir notoire. On suit bien l’histoire puisque
l’auteur nous mène aux points logiques d’assemblage de son gigantesque puzzle.
Les personnages, bien qu’ils soient des archétypes,
présentent des personnalités riches et complexes. Aucun n’est laissé de côté
malgré leur nombre croissant. Ils évoluent avec grâce et fluidité dans ce
ballet psychologique que leur a composé l’auteur. C’est précis, c’est très
clair, on sait où l’on va et l’atmosphère est intacte du début à la fin.
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Ce
roman s’affirme comme un thriller psychologique de qualité. Encore une fois,
Dicker nous permet de nous évader dans les thématiques de la culpabilité, du
mensonge, de la rédemption et de la vengeance qui lui sont chers car déjà
présentes dans ses anciennes parutions. Quant à sa maîtrise stylistique, elle
reste incontestable.
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