QI de Christina Dlacher


 

"Dans cette salle, la diversité ne se mesure que sur l'échelle de l'imperfection."

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Le potentiel de chaque enfant est régulièrement calculé selon une mesure standardisée : le quotient Q. Si vous obtenez un score élevé, vous pourrez fréquenter une école d'élite avec à la clé un avenir en or. Si votre score est trop bas, ce sera un internat fédéral n'offrant que des débouchés très limités. Le but de cette politique ? Une meilleure société où les enseignants se concentrent sur les élèves les plus prometteurs.

Elena Fairchild, enseignant dans un établissement d'élite, a toujours soutenu ce système. Mais lorsque sa fille de neuf ans rate un test et part pour une école au rabais à des centaines de kilomètres, elle n'est plus sûre de rien.  À part d'une chose : elle doit récupérer sa fille à tout prix.

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C'est l'histoire d'une femme, d'une mère, qui tente l'impossible pour récupérer son enfant.

C'est l'histoire d'un questionnement, d'une remise en question : "Et si…?"

C'est aussi une histoire sur la rédemption : "Tout ça est arrivé à cause de moi, de mes idées, de mon manque d'intégration."

Enfin, c'est une histoire sur les regrets : choisir la voie de la raison plutôt que celle du cœur, est-ce que ça ferait de nous des personnes différentes ?

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Au cours de ma lecture, de nombreux passages et chapitres me remémorait le poème de Martin Niemöller écrit durant la Seconde guerre mondiale et que nous avons tous étudié pendant notre scolarité :

"Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n'ai rien dit, je n'était pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester."

Le roman interroge sur toutes les formes de racismes et de ségrégations qui jalonnent l'Histoire : race pure, être humain parfait, famille idéale... Dans cette société, nous sommes jugés selon des chiffres. En lisant ce texte, se rappelle à notre mémoire Margaret Atwood qui, dans La servante écarlate, nous décrit une société basée sur le groupe social et non plus l'Homme dans son intégrité. Les lois élémentaires sont bafouées, et chacun, en plus d'être rangé dans une catégorie définie, doit répondre à des normes (très) standardisées, au risque de finir sur le banc de touche (voire pire). 

Une histoire qui interroge donc sur notre monde actuel, à l'heure des comptes, du ras-le-bol général et des problèmes liés à l'éducation. Un récit glaçant quand on y pense, un roman poignant.

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J'ai complètement été happée par l'histoire. L'auteure réussit à maintenir le suspense à un point de non retour : notre cœur bat au même rythme que celui de l'héroïne. On a envie de mordre, de pleurer, de se battre à coups de griffes pour se sortir de ce piège sans issue. 

Une merveille à découvrir sans tarder !

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