Le Parc Jurassique de Michael Crichton
Une petite île du
Pacifique perdue dans le brouillard.
Un vieillard
milliardaire qui réalise enfin son rêve : créer le parc d’attraction le
plus original du monde.
Bienvenue à Isla
Nublar…
***
Inutile de présenter le premier tome de la série littéraire de Michael Crichton, Le Parc Jurassique, publié en 1990.
Vous connaissez tous (du moins je l’espère, sinon fuyez Manants, cette chronique ne peut vous intéresser !) la version
cinématographique qu’en a faîte Steven Spielberg.
Alors quand une amie m’a dit
avoir lu le livre et expliqué qu’il n’avait pas grand-chose à voir avec le
film, j’ai sauté sur l’occasion pour le sortir de mon étagère (dans laquelle il
prenait la poussière depuis…très longtemps 😇).
Passé le premier chapitre ennuyeux (mais obligatoire) qui
pose le contexte de la bio génétique de l’après-guerre à nos jours (les années
1980/début des années 1990), nous sommes immédiatement plongé dans l’action.
Le parc n’est pas encore actif que déjà des dinosaures se promènent dans la
nature et attaque des enfants (comme dans la première scène du Monde perdu version cinéma).
Car en réalité, Spielberg a pris le livre de Crichton et a
disséminé des scènes dans ses deux réalisations : un peu de ci par-là, un peu de ça par-ci… Et voilà la
magie "Spielbergienne" qui opère. Car, disons-le, l’auteur a donné l’idée, le
réalisateur l’a créée de toute pièce. Et c’est magique !
***
Pendant la lecture, on se laisse happer par notre imaginaire
et nos souvenirs du film (qu’on s’empressera de revoir dès la dernière phrase
lue) : l’attaque des Land Rover par le T-Rex, la chasse des Raptors dans
le centre des visiteurs, le stress de la remise en route de l’électricité… et j’en
passe ! Car tout est bon dans le film, et tout est encore meilleur dans le
livre : des scènes surprenantes, des anecdotes incroyables sur les
dinosaures sont évoquées, et l’intrigue principale du livre est écartée (la
prolifération des dinosaures dans la nature) pour celle plus aventureuse de la
chasse aux dinos dans le film.
De plus, de nombreux personnages ont vu leur personnalité se transformer.
Prenons le cas de Hammond : dans le livre; il est dépeint comme un milliardaire
excentrique, un enfant pourri gâté, un tyran, « un entêtement évasif, une
obstination à n’en faire qu’à sa tête
révélaient son refus absolu de regarder en face la situation du parc ». Il
n’a pas de compassion pour les personnes décédées par sa faute, prend toujours son propre
parti, critique même ses petits-enfants (alors qu’il les adore dans le film et
s’inquiète pour eux). Un personnage détestable, qui ne pense qu’à lui et à ses
intérêts (on pourrait presque voir des billets traverser ses pupilles, comme
l’Oncle Picsou) mais qui, Dieu merci, ne connaîtra pas le même sort chez Crichton.
Le personnage du Docteur Wu, le généticien, est également différent : beaucoup plus sympathique dans le livre, il reconnaît ses
erreurs et cherche par tous les moyens à réparer ses désastres. Idem pour l’avocat Donald Gennaro.
De nombreux personnages donc, que l’on retrouve autant dans
le support papier que sur notre écran, mais avec de grandes différences qui
nous les rend plus ou moins attachants (saviez-vous que le Docteur Grant aimait
les enfants ? Improbable non ?).
Pour terminer l’apologie du livre, parlons de la pire
scène du livre (avis personnel) : le moment où le méchant Nedry (encore un de
ces vilains qui agit pour l’argent), l'informaticien qui a mis en place
tout le système de sécurité du parc, fait face à son destin. Aucun spoil ici,
on connaît tous le chemin qu’il a emprunté (en se perdant par ailleurs).
Comme dans le film, le personnage se fait attaquer par un dinosaure cracheur de
venin après s’être perdu. Alors que la scène du film ne nous procure aucune
émotion (le méchant de l’histoire est mort, passons), l'écrivain nous a plongé
dans la tête de la victime et nous fait ressentir la terreur et l’horreur du
moment.
On comprend son geste (le vol des embryons), on lui pardonne (ou pas),
mais personne ne mérite une mort pareille. Le chapitre se clôt sur cette
épouvantable phrase : « Il eut le temps d’émettre un dernier
souhaite, que tout se termine au plus vite ». Glacial...
***
Bref, un livre à glisser dans toutes les bibliothèques !
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