Falalalala d'Émilie Chazerand



Au pays des joyeux drilles !

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Il était une fois, dans un coin perdu d'Alsace, un petit bourg dans lequel vivait sept naines. Leur maison avait été construite par un arrière-arrière-grand père, un homme de taille respectable dont tout le monde a oublié le nom.  Réalisée à l'échelle de son dernier fils Urs, cette maison avait pour première vocation que lui et sa femme n'en sortent jamais. Les années passèrent : Urs et sa femme engendrèrent deux petits naines. A son tour, l'une d'elle se maria et engendra deux petites naines. Puis ces petites naines mirent au monde à leur tour d'autre petites naines... Sauf une ! Alors que depuis plusieurs générations les Tannenbaum ne faisaient que des filles achondroplases, l'une d'elle créa un mâle de 189 cm de haut baptisé Richard !
Et c'est cette histoire à la fois féérique et indubitablement encrée dans le quotidien qu'Émilie Chazerand nous raconte dans son fabuleux livre Falalala.

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Ce roman est tout une claque pour plusieurs raisons : 

l'histoire premièrement. Dans un roman classique, on s'attendrai à ce qu'un nain naisse dans une famille "normale". Et pourtant, l'auteur dans son livre bouleverse les codes en faisant en sorte que les personnes de tailles moyennes se sentent exclues et différentes, comme c'est le cas de Richard qui vit dans une maison de taille réduite, s'obligeant à habiter dans le garage, et vivant reclus avec "sept emmerdeuses".

〰 le style de l'auteur ensuite. Je ne m'attendais pas DU TOUT à cette écriture crue ! Pour avoir lu dernièrement Fourmi rouge, clairement écrit pour les jeunes ados, il est certain qu'avec ce livre Émilie Chazerand a remis à jour mon vocabulaire des jurons et autres injures possibles ! Mais ce style qui peut paraître surprenant, se fond parfaitement avec les personnages, leurs styles et leur façon de vivre. 
✅ je range d'ailleurs un extrait de ce roman dans le top 5 des passages qui m'ont le plus fait rire (ndlr : le passage de la turlutte). J'ai bien cru que je n'arriverai pas à m'arrêter de rire !

〰 enfin la fin, à laquelle je ne m'attendais simplement pas !

Grâce à ce livre, on passe du rire, à l'éclat de rire, aux larmes, à l'angoisse... L'ascenseur émotionnel est tel qu'il est difficile de lâcher la lecture, car on veut connaître le fin mot de l'histoire : pourquoi ? qui ? comment ?

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L'auteur aime traiter de la différence : elle montre que les défauts ne doivent pas être vécus comme des handicaps, mais au contraire comme des super pouvoirs qui donnent à ses personnages une aura, une dimension plus forte encore que les super-héros.

Un roman qui se dévore, surtout en décembre, car il est bien connu que l'Alsace est le pays où il fait bon célébrer les fêtes de fin d'année en famille 😀

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