Dry de Neal et Jarrod Shusterman
Avis de sécheresse sur la Californie du Sud...
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L'histoire commence dans une petite ville bourgeoise, chez les Morrow. Alors qu'Alyssa tourne la vanne du robinet de la cuisine, rien ne s'écoule.
Dès le départ, les auteurs nous plongent dans un univers angoissant : comment fait-on lorsque nous n'avons plus accès à l'eau ? Et qui dit manque d'eau, dit aussi sécheresse, feux de forêt à répétition, coupure d'électricité...
Dans ce futur hypothétique, les ressources en eau de la Terre faiblissent. Voire disparaissent.
Notre Planète Bleue, cette jolie petite boule ronde composée à 70 % d'eau, est en voie d'extinction.
Comment est-ce possible, me direz-vous ? Tout comme le réchauffement climatique, la pollution, les déchets, etc, les signaux étaient visibles et les alarmes retentissaient. Mais que faire concrètement ? Le rationnement devient alors un mode de vie, et l'eau une denrée rare qui se troque à prix d'or. Certains en abuseront, d'autres pas. Et ce kaléidoscope des personnalités du genre humain donne froid dans le dos.
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Sur fond de roman apocalyptique, c'est une réalité terrifiante et véritablement extrême que nous livrent l'auteur de La Faucheuse et son fils.
Dans ce roman, on retrouve la patte de Neal Shusterman, sa façon bien à lui de rythmer les chapitres et d'aller à l'essentiel. Son style nous donne envie de hurler, de fuir ce monde et de nous cacher sous la couette, faire l'autruche jusqu'à ce que quelqu'un nous tire par la main et nous dise "Ce n'est qu'un cauchemar, ne inquiète pas".
Le roman nous engloutit tout entier dans ce monde devenu désertique, où l'individualisme prend le pas sur le groupe, tout en faisant ressortir soit le meilleur, mais surtout le pire de l'être humain.
On sort de cette expérience totalement asséché, épuisé, mais surtout angoissé : qu'adviendra-t-on de nous en cas de catastrophe climatique ?
Le lecteur est comme un funambule, tantôt penchant à gauche, tantôt à droite. Le suspense, les péripéties, et les personnalités des protagonistes nous entraînent malgré nous dans le récit, une bouteille d'eau à la main oblige, de peur nous aussi de manquer de ce liquide vital.
Sur ses airs prophétiques, Dry dresse un bilan de la société, un manifeste pour que chacun à son échelle améliore la qualité de vie des futures générations qui prendront notre place.
Vous voilà avertis...
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