Trouble vérité d'Emily Lockhart

Qui sommes-nous si nous ne sommes pas nous-mêmes ?

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Telle est la question que l'on se pose lorsque l'on termine la lecture de Trouble vérité d'Emily Lockhart.

Son roman nous plonge dans la vie plutôt rocambolesque de Jule Williams. Le récit commence alors que Jule se trouve dans un hôtel au Mexique. Nous suivons son quotidien, jusqu'à sa rencontre avec une jeune femme à qui elle dit s'appeler Imogen. 

Ainsi, tout le long de l'histoire, nous retraçons la vie de Jule, alias Imogen, et comment elle en est arrivée à se faire passer pour quelqu'un d'autre.

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J'ai beaucoup aimé ce livre, bien qu'il me surpris pas sa rédaction : nous sommes en présence d'un récit écrit à l'envers. Nous commençons en juin 2017 pour terminer en juin 2016, soit un an avant les faits. Cela nous permet de suivre le cheminement de notre héroïne qui souhaite changer de vie.

Car, et c'est là la question principale : qui est Jule ? 

Durant tout le récit, elle raconte des histoires, à elle-même et au lecteur : elle serait la fille de parents assassinés, elle aurait été embauchée comme espionne, elle serait une orpheline élevée par une tante acariâtre...

Tous ces discours font d'elle ce qu'elle devient : une personnalité aux multiples facettes, dont on ignore la quintessence pure, et habitée par une fureur de vivre qui la dépasse.

À travers ses rencontres, elle s'adapte à son environnement et devient celle que les autres souhaitent qu'elle soit : une copie, une menteuse, une amie, un espoir. 

D'ailleurs le récit est ponctué de ces nombreux changements : Jule aime se maquiller, se grimer, elle fait souvent référence aux héros de films et de comics... Elle calque sa vie (insipide et triste) et surtout ses actes (qui sont loin d'être honorables) à ces héros que sont Jason Bourne, James Bond, Batman ou Spiderman : des orphelins, des êtres qui se cherchent en essayant de faire le bien, même si certaines de leurs actions ne sont pas justifiées. 

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J'ai beaucoup aimé ce roman. Le ton, le suspens, le style, les personnages... Tout est bien structuré et pensé pour le dévorer.

Il est cependant difficile de s'arrêter car le récit à l'envers nous oblige à un minimum d'attention des dates et des lieux (qui sont nombreux), au risque de perdre le fil de l'histoire et de devoir retourner en arrière pour le récupérer.

Ce roman raconte une histoire universelle : celle de l'être humain qui rêve d'être quelqu'un d'autre, celle de l'Homme qui cherche constamment à se réinventer, mais aussi celle des femmes en général qui doivent lutter plus difficilement pour arriver à leurs fins.