Interfeel d'Antonin Atger
Quand un réseau social prend le pas sur les émotions...
Quelle est donc cette nouvelle société où l'on peut régler ses émotions comme on l'entend ?
Quelle est donc cette vie où l'on ne ressent plus de sentiments de façon impromptue ?
Quelle est donc cette génération à qui l'on dicte quoi ressentir et à quel moment ?
Antonin Atger nous emmène à travers son récit dans une course contre la montre (et une montre qui va très vite !).
Nous suivons les aventures de Nathan et de sa bande d'amis au sein d'une nouvelle société toujours connectée à Interfeel, un réseau social qui permet de partager ses émotions. Dans ce monde, il n'existe plus de pudeur ni d'intimité car tout ce que vous ressentez est partagé. Mais qu'en est-il de la vérité ? Car comme toute intelligence artificielle, Interfeel a la capacité de s'adapter à son environnement, à la personnalité de son détenteur comme de son interlocuteur.
Cependant, dans ce monde parfait ou tout est contrôlé, Nathan voit se produire un évènement tragique qui va le bouleverser et remettre en question sa façon de vivre.
À partir de cet instant, il se mêle aux "sans-Réseaux", des hommes et des femmes qui ont choisit de vivre en-dehors de la bulle de l'Interfeel et qui sont considérés par la société comme des marginaux.
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Il m'est assez difficile de parler de ce roman car je n'ai pas du tout accroché.
À l'origine, j'ai été attiré par la quatrième de couverture : cette histoire de sentiments contrôlés m'a captivé. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai lu le livre. Mais sa lecture a été particulièrement pénible, et ce pour plusieurs raisons :
- l'histoire avance trop vite : du jour au lendemain, Nathan voit sa réalité se transformer et semble avoir la capacité de changer le monde. J'ai eu l'impression qu'il manquait un prologue, un chapitre qui mettrait en place l'histoire avant de se voir jeter dans le récit sans filet de sécurité
- le commandant adjoint et ses dons (un peu tiré par les cheveux ?). D'ailleurs, pourquoi est-il le seul à avoir ces capacités ? Est-il un extraterrestre ? Un robot ?
- les différentes strates dans le récit : le quartier des sans-Réseaux, puis le rendez-vous au commissariat, l'amnésie, la redécouverte d'Elisabeth, l'hôpital, la fugue, la cache dans les égouts, la trahison puis enfin les forteresses inversées... Une multitude d'actions arrivent trop vite et se chevauchent. Nous n'avons pas le temps de respirer, et les personnages non plus, car tout survient et s'enchainent sans pauses
- les amis de Nathan (et Nathan ?) qui n'ont pas de corps, de substances. Certes, ils sont tellement contrôlés par l'Interfeel qu'ils en perdent leurs personnalités, mais de là à les rendre insipides au point qu'ils en deviennent inintéressants me semble exagéré. On se demande même si il y a de l'intérêt à en avoir inventé autant
- la fin surtout et mon angoisse quand j'ai découvert qu'il y avait une suite 😱 (moi qui pensais bêtement que c'était un one-shot !)
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Il est rare que je n'aime pas un livre du début à la fin. Il m'arrive parfois d'avoir des loupés sur certains chapitres, me disant que celui-ci ou tel autre n'avait pas grand intérêt dans l'histoire.
Dans le cas de ce roman, ma déception a été bien trop grande à mon goût. Moi qui m'attendait à quelque chose de fantastique, je me retrouve plongé dans des petites histoires de couples sans importance et des adultes qui confient des responsabilités à des adolescents qui ont le comportement social d'enfants de sept ans.
Mais je vous laisse juge...
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